Le tribunal correctionnel de Ziguinchor a rendu, ce mardi 2 décembre 2025, un verdict qui fait grand bruit. Selon L’Observateur, la prostituée nigériane surnommée « Nelly », poursuivie pour transmission volontaire présumée du VIH, a écopé d’un mois de prison ferme. Une sanction particulièrement clémente, d’autant qu’elle a été immédiatement libérée, ayant déjà purgé cette peine en détention provisoire.
Un réquisitoire sévère… pour un jugement inattendu
Ce verdict contraste fortement avec les réquisitions du parquet. Le Procureur de la République avait en effet demandé deux ans d’emprisonnement, une amende de 5 millions de FCFA ainsi que l’expulsion de l’accusée.
Pour le ministère public, la gravité des faits — aggravée par les antécédents de la jeune femme — justifiait une peine exemplaire.
Âgée de 23 ans, installée à Ziguinchor depuis un an après un séjour en Gambie, « Nelly » était soupçonnée d’avoir exposé plusieurs clients au VIH lors de rapports non protégés. Son arrestation, début novembre, avait secoué la capitale du Sud, où la prévalence du VIH demeure supérieure à la moyenne nationale.
Une affaire sous tension sociale
Face au tollé suscité par cette affaire, l’avocat de la jeune femme avait demandé sa mise en liberté provisoire avec placement dans un centre spécialisé.
Une requête immédiatement rejetée par le parquet, qui invoquait un risque de troubles à l’ordre public alimentés par une indignation populaire très vive.
Mais, comme le rappelle L’Observateur, « le temps de l’indignation collective n’est pas celui de la justice ». Au final, les juges ont retenu la peine la plus légère, permettant désormais à « Nelly » de « humer l’air de la liberté »… et potentiellement de reprendre son activité dans les rues de Ziguinchor.
Une affaire parallèle : 18 prostituées relaxées
Dans la foulée, le tribunal correctionnel a également relaxé 18 prostituées nigérianes et sierra-léonaises arrêtées à Cap-Skirring pour :
• séjour irrégulier
• absence de carnet sanitaire
• mise en danger de la vie d’autrui
Cette opération, déclenchée après une dénonciation anonyme, avait permis aux gendarmes de localiser leur cachette dans la station balnéaire. Parmi elles, une mineure a été confiée à l’assistance éducative, tandis qu’une autre, séropositive, poursuivie pour mise en danger, a affirmé suivre régulièrement son traitement pour éviter toute contamination.
Au moment de la relaxe, un cri a retenti dans la salle d’audience :
« Go to Cap-Skirring ! »
Un véritable chant de victoire pour ce groupe de femmes longtemps pourchassées dans la région.