Prince Harry traduit la presse britannique en justice : « Je subis l’hostilité de la presse depuis que je suis né »

Prince Harry traduit la presse britannique en justice : « Je subis l’hostilité de la presse depuis que je suis né »

Chaque article a fait « souffrir » le prince Harry, qui a déposé une plainte contre plusieurs journaux britanniques afin de réformer ce système.

Le prince Harry a dénoncé l’intrusion de la presse dans sa vie, dans le cadre d’un procès d’écoutes clandestines qu’il intente contre le tabloïd Daily Mirror, accusé de piratage de messageries téléphoniques. Après avoir prêté serment sur la Bible, il a affirmé que « chaque article » à son sujet l’avait fait souffrir, a dénoncé « l’invasion de la presse pendant la plus grande partie » de sa vie et a affirmé avoir « connu l’hostilité de la presse depuis [sa] naissance ».

Devant la Haute Cour, dans ce procès hautement médiatisé qui mêle célébrités, paparazzis et soap opera royal, le prince a décrit, d’une voix souvent hésitante, comment dans chaque palais, les journaux étaient toujours présents. « D’après mon expérience en tant que membre de la famille royale, chacun d’entre nous se voit attribuer un rôle spécifique par la presse tabloïd », a-t-il déclaré, avant de dresser la liste : « Vous êtes soit le prince playboy, soit le raté […] ou dans mon cas le tricheur, le buveur mineur, le toxicomane irresponsable et la liste est encore longue. »

« Au moins 30 détectives privés »

« En y repensant aujourd’hui, un tel comportement de leur part est tout à fait ignoble », a-t-il ajouté. « Combien de sang va encore tacher leurs doigts avant que quelqu’un ne mette un terme à cette folie ? » a interrogé Harry, dans sa déclaration de témoin.

Le duc de Sussex a également critiqué la relation entre la presse et le gouvernement britannique. « Notre pays est jugé dans le monde entier par l’état de notre presse et de notre gouvernement, qui, à mon avis, sont tous deux au plus bas », a-t-il cinglé dans sa déclaration de témoin. « La démocratie échoue lorsque la presse […] ne demande pas des comptes au gouvernement, mais choisit plutôt de s’allier à lui pour garantir le statu quo. »

Sur les 147 articles visés par Harry, seuls 33 ont été retenus par le juge dans la procédure. Des publications qui auraient nécessité les services d’« au moins 30 détectives privés », selon l’avocat d’Harry.

Les excuses « sans réserve » du Mirror

Cette collecte illégale d’informations, effectuée entre 1996 et 2010, a eu d’importantes conséquences pour le duc de Sussex, qui a décrit cet impact : « J’avais l’impression de ne pouvoir faire confiance à personne, ce qui était un sentiment terrible pour moi. » « En découvrant l’étendue des activités illégales menées par […] Mirror Group Newspapers (MGN, qui publie le Daily Mirror, le Sunday Mirror et le Sunday People, NDLR) à mon égard, je suis quelque peu soulagé de savoir que ma paranoïa à l’égard de mes amis et de ma famille était en fait déplacée. »

Face à ces accusations, Andrew Green, l’avocat de MGN, a renouvelé les excuses « sans réserve » du groupe. Si l’éditeur a reconnu depuis le procès « quelques preuves » de collecte illégale d’informations, le groupe met en avant l’ancienneté des faits et rejette certaines accusations. « Il n’existe tout simplement aucune preuve permettant de conclure que le duc de Sussex a été piraté », a affirmé sa défense lundi.

L’audition du Duc de Sussex doit se poursuivre mercredi matin.

Fracture dans la famille royale

Ce n’est pas le seul combat judiciaire que mène le prince Harry. Il accuse la presse à scandale d’être responsable de la mort de sa mère Diana, pourchassée par des paparazzis à Paris en 1997, ainsi que de ce qu’il qualifie de harcèlement envers son épouse, Meghan, et d’avoir une responsabilité dans les mauvaises relations qu’il entretient avec sa famille.

Fin mars, Harry avait créé la surprise en se présentant à la Haute Cour, mais dans le public, à l’occasion d’une audience préliminaire contre ANL, l’éditeur du Daily Mail, accusé des mêmes méthodes par une série de personnalités, dont le chanteur Elton John. Ce témoignage marque ainsi la première apparition d’un membre de la famille royale à la barre depuis celle du futur Édouard VII en 1891 pour un procès en diffamation.

Aujourd’hui exilé en Californie avec sa compagne, le fils cadet du roi Charles III est en froid avec le reste de la famille royale britannique. La dernière apparition du prince Harry au Royaume-Uni remonte à son voyage éclair pour le couronnement de son père le 6 mai. Il est resté à distance de son père et son frère, l’héritier de la couronne William, qu’il a étrillés dans ses Mémoires parus en janvier.

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