Guissé Pene : plaidoyer pour une culture inclusive au Grand Théâtre

Guissé Pene : plaidoyer pour une culture inclusive au Grand Théâtre

Alors que le Grand Théâtre avait récemment interdit aux femmes le port de perruques, greffages et autres pratiques esthétiques, une vive polémique a éclaté. Guisse Pene, consultant culturel et ancien conseiller du Directeur général de l’institution, salue aujourd’hui le retrait de cette mesure. Dans une tribune empreinte de sagesse, il rappelle que la culture ne peut s’épanouir que dans la diversité, le respect des choix personnels et la liberté d’expression.

« GRAND THÉÂTRE
Il est souvent plus grand et plus noble de reconnaître ses erreurs que d’en commettre disait l’écrivain LAROCHEFOUCAULT.
Heureusement ou sur ou sous pression vous avez compris l’inadéquation, la non élégance et l’incohérence de l’interdiction de porter, perruque greffage surtout lorsque je vous vois porter un nœud papillon sur votre photo officielle.
Le Grand Théâtre n’est pas plus qu’un lieu culturel et n’a de vocation que pour servir d’incubation culturelle et la promotion des activités culturelles.
Dans une administration de lieu culturel, où l’art, l’expression personnelle et la diversité sont les piliers d’un vivre-ensemble éclairé, interdire aux femmes le port de perruques, le greffage ou la dépigmentation reviendrait à nier leur liberté individuelle et à exclure une partie de la pluralité esthétique qui rend la société humaine si riche.

Ces pratiques, bien que parfois débattues, relèvent avant tout de choix personnels. Pour certaines femmes, porter une perruque est un acte de confort ou de style et même parfois d’obligation (chimiothérapie). Pour d’autres, le greffage est lié à une affirmation de soi, une manière de s’inscrire dans une tradition ou d’en explorer une nouvelle. La dépigmentation, bien qu’elle puisse soulever des questions sociales profondes, doit être abordée par le dialogue et l’éducation, non par des interdictions arbitraires.
Les lieux culturelles ne sont pas des espaces d’uniformité. Elles doivent être les foyers de la nuance, de l’écoute et de la reconnaissance des différences. Viser exclusivement les femmes avec de telles interdictions, c’est renforcer des stigmates, invisibiliser des vécus et compromettre l’inclusion.
Plutôt que de restreindre, ces lieux devraient promouvoir l’estime de soi et l’authenticité, ouvrir des espaces de réflexion où chacun peut questionner ses choix avec bienveillance et sans jugement. L’art et la culture n’émergent jamais du contrôle des apparences, mais bien de la liberté d’expression et du respect de l’humain dans sa diversité.
Merci beaucoup pour la grandeur de revenir sur une décision décriée et tous mes souhaits à continuer les efforts que vous déployez pour donner à ce lieu une identité culturelle et un rayonnement. »

Guisse Pene Consultant Culturel, ancien conseiller du directeur général du Grand Théâtre.

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