Une casquette. Juste une casquette. C’est ce banal objet qui, selon Libération, a été le point de départ d’un drame sanglant qui secoue encore le quartier des HLM à Dakar. Ce que beaucoup prenaient pour une simple dispute de colocataires s’est transformé en scène de crime atroce, sur fond de rancunes accumulées, de tensions silencieuses et d’une vengeance exécutée avec une froideur glaçante.
Selon les révélations exclusives du quotidien Libération, Ablaye Thioye, vendeur de citron de 25 ans, a été déféré au parquet ce jeudi pour meurtre, après avoir mortellement poignardé Idy Sow, son ami d’enfance et colocataire. Les deux hommes, tous originaires d’Agnam Goly, partageaient une chambre dans les HLM, mais ne s’adressaient plus la parole depuis quelque temps. Une cohabitation lourde de non-dits, qui allait culminer dans l’irréparable.
Le fil macabre des événements
Tout commence le 7 juillet dernier, lorsque le commissariat de Biscuiterie-HLM est alerté à 21h par le médecin-chef du centre de santé local. Sur place, les policiers découvrent le corps sans vie d’un homme, criblé de plaies : une blessure profonde au niveau du cœur, une autre à l’épaule droite et une troisième dans la région lombaire. L’arme du crime ? Probablement un couteau.
Rapidement identifié par son frère cadet, la victime s’appelle Idy Sow, 30 ans, vendeur de citron. Grâce à l’enquête de voisinage et aux déclarations de proches, les soupçons convergent vite vers un nom bien connu de la victime : Ablaye Thioye, son compagnon de chambre.
Une casquette comme détonateur
Interpellé dans la zone des HLM Rail Bi, Ablaye Thioye passe aux aveux. Dans un récit effarant livré aux enquêteurs, il détaille les tensions accumulées dans leur chambre, jusqu’à l’épisode de trop : une dispute autour d’une casquette appartenant à Idy Sow.
Ce matin-là, Ablaye se serait réveillé et aurait enfilé machinalement la casquette de son colocataire. Un geste apparemment anodin, mais qui anodin mis Idy dans une rage noire. À son retour du travail, ce dernier aurait violemment invectivé, puis frappé Ablaye, l’accusant de ne pas respecter ses affaires. Une scène tendue, sans dialogue, marquant le point de rupture.
La vengeance au coin de l’allée
Blessé dans son orgueil et probablement humilié, Ablaye quitte silencieusement la maison. Une heure plus tard, alors que la nuit tombe, il revient, armé d’un couteau. Dans l’obscurité partielle, il aperçoit Idy assis sur un pied en béton, inconscient du danger approchant.
Sans un mot, Ablaye frappe à trois reprises, visant des zones vitales. Puis, froidement, il s’éloigne, abandonnant Idy agonisant dans une mare de sang. Les secours ne pourront rien faire.