Une simple dispute autour d’un bol de soupe a dégénéré en une scène de violence familiale inouïe à Mbour. Salif K., 57 ans, tailleur de profession, est poursuivi pour coups et blessures volontaires sur sa première épouse, Fatou C., après un incident qui a aussi vu ses relations avec son fils tourner au conflit violent et à la destruction de biens personnels.
Une querelle qui tourne au drame
Après 32 ans de mariage et deux épouses, Salif avait prévu, le 30 avril dernier, de passer deux jours chez sa seconde femme. Avant son départ, il demande à sa première épouse de lui réserver une part du dîner — une soupe à la viande — pour la transporter à l’autre domicile. Fatou refuse catégoriquement, proposant à son mari de manger sur place, mais ce dernier insiste. Une altercation éclate alors devant la porte de la cuisine, où Salif tente de se servir lui-même.
Fatou bloque le passage, et Salif, furieux, la frappe violemment à la joue et à l’épaule. Alerté par les cris, leur fils intervient pour défendre sa mère. S’ensuit une bagarre entre père et fils, interrompue par des voisins, mais loin d’apaiser les tensions.
De la violence conjugale à la violence filiale… et à l’incendie
Dans un accès de colère, Salif chasse son fils de la maison. Pire, il met le feu aux affaires personnelles du jeune homme — habits, chaussures, et même son ordinateur portable sont réduits en cendres. La violence ne s’arrête pas là : armé d’un couteau, Salif menace de mort sa première épouse alors qu’elle dort.
Fatou, qui décrit à la barre son mari comme un homme agressif, belliqueux et violent, choisit alors de quitter le domicile conjugal avec ses enfants, trouvant refuge chez son oncle. Après des soins à l’hôpital Thierno Mouhamadou Mansour Barro, elle obtient un certificat médical de quatre jours d’incapacité temporaire de travail.
À la barre du tribunal : révélations et tension palpable
Le couple est convoqué devant le Tribunal d’instance de Mbour. Salif nie d’abord les faits, mais il est rapidement contredit par deux de ses enfants, témoins de la scène, qui confirment les violences répétées à l’encontre de leur mère.
Fatou réclame 3 millions de FCfa en dommages et intérêts. Le procureur de la République a requis une peine ferme de 3 mois de prison à l’encontre de Salif K. Le délibéré est attendu pour le 17 juillet 2025.
Dakaractu