Le chanteur Wally Seck se retrouve dans une situation délicate. Le procureur de la République financier adjoint a requis son inculpation et son placement sous mandat de dépôt, aux côtés de plusieurs autres personnalités impliquées dans l’affaire West African Energy (WAE). Parmi les personnes concernées figurent Ibrahima Bâ, le fils de l’ancien Premier ministre Amadou Bâ, Cheikh Tidiane Seck, le chauffeur de ce dernier, l’ancien ministre Samuel Sarr, ainsi que Mamadou Sy, Saliou Sylla et Babacar Niang.
Le journal Walfadjri Quotidien, qui a révélé cette affaire dans son édition du 7 mai, précise que le parquet poursuit ces individus pour « association de malfaiteurs en groupe criminel organisé » et « blanchiment de capitaux commis par un groupe criminel organisé ». En saisissant un juge d’instruction, le procureur espère démanteler les liens entre ces suspects et les transactions douteuses liées au président Macky Sall, révélées dans un rapport de la CENTIF (Cellule nationale de traitement des informations financières), qui pointe des opérations suspectes de plus de 125 milliards de francs CFA.
Le parquet s’appuie sur un rapport complémentaire de la CENTIF, reçu en mars dernier, pour ordonner ces nouvelles arrestations. Ce document avait déjà conduit à l’incarcération de Farba Ngom, Tahirou Sarr et d’autres pour blanchiment de capitaux et délits associés. Le procureur cherche désormais à faire tomber tous ceux impliqués dans ces manœuvres financières suspectes.
Dans cette affaire, Amadou Sall, fils de l’ancien président, est considéré comme l’un des principaux acteurs. Bien qu’il ait été convoqué ce mercredi par le PJF (Pool judiciaire financier), il réside actuellement aux États-Unis et ne devrait pas répondre à la convocation. Quant à Wally Seck, il est accusé d’avoir bénéficié de fonds douteux dans le cadre de ces transactions financières.
Samuel Sarr, ancien ministre, est également soupçonné d’être impliqué dans des opérations suspectes, dont une transaction portant sur un chèque de 200 millions de francs CFA. Ibrahima Bâ serait, pour sa part, lié à cette affaire par le biais de sociétés fictives et de prête-noms, telles que la ‘SCI-CTS’, gérée par Cheikh Tidiane Seck, le chauffeur d’Amadou Bâ. Cette société aurait été financée grâce à la vente d’un terrain à Ouakam en 2012.
Saliou Sylla, créateur de l’entreprise ‘Ets Saliou Sylla’ et acteur clé dans ces transactions, est également dans le collimateur des enquêteurs. Il est accusé d’avoir effectué des retraits suspects de chèques s’élevant à plus de 5 milliards de francs CFA sans justification économique.
Outre leur inculpation et leur placement sous mandat de dépôt, le parquet demande également la saisie conservatoire des biens des personnes mises en cause.