Mariée depuis vingt ans à son époux, une femme a été expulsée du domicile conjugal à Rufisque par ce dernier, avec qui elle a fondé une famille de six enfants. L’homme l’aurait répudiée après avoir pris une seconde épouse.
« Pendant quatre ans, il m’a abandonnée sans dépense quotidienne. J’ai élevé mes enfants toute seule », confie la victime. La scène s’est déroulée dans une maison située à Rufisque. La mère de famille y a été violemment malmenée, bousculée et jetée hors de chez elle par son mari, aidé de quelques membres présumés de sa belle-famille. Malgré ses cris, ses supplications et sa lutte désespérée pour retrouver ses enfants, rien n’y a fait. Ses hurlements ont alerté le voisinage, mais leur intervention n’a pas suffi à lui rendre la chaleur de son foyer. La violente scène de répudiation, filmée par un témoin anonyme, a rapidement circulé sur les réseaux sociaux, suscitant une vive émotion et une vague d’indignation collective.
Mariée à l’âge de seize ans, alors qu’elle était encore élève en classe de Troisième, la femme raconte qu’en 2008, alors qu’elle était enceinte de jumelles, sa belle-famille les avait déjà expulsés, la poussant à vivre en location avec son époux. Après son baccalauréat, elle avait décroché un emploi, tandis que son mari obtenait une situation stable. Ensemble, ils ont bâti une maison grâce à leurs économies et aux tontines auxquelles elle participait. Mais la situation s’est dégradée après qu’elle a renoncé à son travail pour s’occuper de son mari malade. « Il m’a abandonnée pendant quatre ans. Il ne me donnait même plus la dépense quotidienne. J’ai élevé seule mes enfants », a-t-elle confié, la voix tremblante, lors d’un direct animé par l’ancienne journaliste Hourèye Thiam.
En 2022, elle a reçu une convocation pour une procédure de divorce. Le face-à-face devant le juge a été reporté plusieurs fois, son mari ne répondant pas aux convocations. Mais il y a trois mois, elle a découvert qu’un acte judiciaire attribuait la garde de leur fils cadet, âgé de quatre ans, à son père, sans son consentement. « Sur les conseils de mon avocat, j’ai introduit une demande de révision de la garde. Nous devions comparaître le 4 novembre prochain. Mais il y a quelques jours, il est venu récupérer mon fils sans m’avertir », explique-t-elle.
Alertée, elle s’est rendue au commissariat pour signaler les faits. Suivant les recommandations des enquêteurs, elle a accepté de ramener son fils chez son père, en attendant la décision du juge. « Dès que j’ai franchi le portail, il m’a rouée de coups et projetée contre le mur. Aidé de ses sœurs et de ses neveux, ils m’ont brutalement mise dehors, devant mes enfants », raconte-t-elle, émue. Elle ajoute que ses filles, devenues distantes depuis leur séjour chez leur famille paternelle, « ne la supportent plus », évoquant un possible envoûtement.
La femme a déposé plainte et fourni aux autorités des vidéos où l’on voit son mari la violenter, ainsi qu’un certificat médical. En attendant que la lumière soit faite, elle bénéficie du soutien de ses voisins et d’une forte mobilisation sur les réseaux sociaux. Une cagnotte a été lancée pour lui permettre de retrouver un toit. Le mari, lui, est attendu devant le parquet.