Placé sous mandat de dépôt depuis le 20 novembre dernier, Mamadou Guèye, chef du village de Keur Mbaye Maty, situé dans le département de Tivaouane, est décédé ce jeudi à l’hôpital régional de Thiès. Âgé de 83 ans, il s’est éteint à la veille du délibéré de son procès, laissant derrière lui des interrogations sur les circonstances de son décès et le traitement de son dossier judiciaire.
Une querelle familiale portée devant la justice
Le différend ayant conduit Mamadou Guèye devant les tribunaux l’opposait à son demi-frère, Massamba Guèye, qui l’accusait d’occupation illégale de terrain, de violences et de voie de fait. Suite à ces accusations, Mamadou Guèye avait été placé en détention provisoire à la prison de Thiès le 20 novembre dernier.
Lors de son procès, tenu vendredi dernier, le chef de village avait catégoriquement nié les faits. Cependant, le tribunal avait décidé de mettre l’affaire en délibéré jusqu’au 13 décembre 2024, reportant ainsi le verdict à ce vendredi.
Une demande de liberté provisoire rejetée
Face à l’état de santé fragile de Mamadou Guèye, ses avocats avaient introduit une demande de mise en liberté provisoire, arguant son âge avancé, l’absence d’antécédents judiciaires, et le fait que l’affaire ne présentait plus de risques pour l’ordre public.
Dans leur requête, les avocats avaient souligné que leur client, souffrant et interné à l’hôpital régional de Thiès après une crise, ne pouvait supporter les conditions carcérales. Ils avaient également affirmé que l’ensemble des parties avaient déjà été entendues et que le maintien en détention du prévenu était injustifié.
Malgré ces arguments, le procureur s’était opposé à la demande, qui fut finalement rejetée par le tribunal.
Un décès qui soulève des questions
Quelques jours après son transfert en urgence à l’hôpital, Mamadou Guèye est décédé, à la veille de l’annonce du verdict de son procès. Ce décès tragique à 83 ans met en lumière les défis liés à la prise en charge des détenus âgés et en mauvaise santé dans le système judiciaire sénégalais.
La disparition du chef de village laisse planer des interrogations, non seulement sur les conditions de sa détention, mais aussi sur la gestion de son état de santé par les autorités. Une situation qui pourrait relancer le débat sur les alternatives à la détention provisoire pour les personnes âgées et malades.