À Ngaye Mékhé, un conflit familial autour d’un héritage s’est transformé en affaire judiciaire. N. Guèye, veuve de feu S. Sarr, a comparu ce vendredi devant le Tribunal des flagrants délits de Thiès pour abus de confiance. Elle est accusée d’avoir vendu, sans l’accord des autres héritiers, la maison familiale pour 8 millions de francs CFA, provoquant la colère de I. Diouf, neveu de son défunt mari et héritier légitime de la moitié du bien.
L’affaire remonte à plusieurs années, à la mort du patriarche de la famille Sarr. Le bien immobilier est alors transmis à ses deux enfants : S. Sarr (le mari de N. Guèye) et K. Sarr, sa sœur. Les deux familles cohabitent dans la maison jusqu’au décès successif de S. Sarr, puis de sa sœur K. Sarr. N. Guèye se retrouve alors seule dans les lieux avec ses enfants.
C’est dans ce contexte qu’elle décide de vendre la maison pour financer la construction d’un nouveau logement sur son propre terrain. Toutefois, elle ne consulte ni informe I. Diouf, fils de K. Sarr, qui découvre la transaction après coup et revendique sa part d’héritage estimée à 3,6 millions. Face à son refus de restituer une quelconque somme, arguant avoir utilisé l’intégralité de l’argent dans la nouvelle construction, il porte plainte.
À la barre, N. Guèye tente de se défendre en affirmant n’avoir vendu que la part de son défunt mari. Mais le parquet a rappelé que le bien appartenait à deux héritiers, et qu’elle n’avait aucun droit de disposer seule d’un bien indivis. Il a requis l’application rigoureuse de la loi, soulignant la légèreté de la prévenue dans la gestion d’un patrimoine familial commun.