Le réalisateur Mass Seck revient sur la distribution des fonds d’aide aux artistes pendant la pandémie de Covid-19. Il affirme avoir refusé un chèque conséquent, dénonçant une répartition injuste et un manque de transparence. Un témoignage qui relance le débat sur la gestion des fonds publics dans le secteur culturel.
« Artistes et Fonds Covid, en rire ou en pleurer.
Lors de la Covid 19 j’avais retourné un chèque avec beaucoup de zéros parce que ce qui était écrit ne correspondait pas à mon travail. Pourtant c’était à la veille de la Tabaski, et je pensais que c’était fait à dessein. Nous savons tous comment durant cette fête les parents sont sous pression pour les dépenses de la maison. Tout le monde avait hâte de signer et d’empocher des millions ou des centaines de milles. J’en avais vu des producteurs qui n’avaient rien produit depuis des années sortir tout sourire avec des millions.
J’avais écrit séance tenante à l’attention du Directeur de la cinématographie, sur une feuille volante, à l’époque, que je ne pouvais pas encaisser de l’argent qui devait revenir à un autre qui devait être le destinataire.
Les artistes et cinéastes étaient en effervescence, ceux qui signaient montraient une condescendance comme si cet argent était de l’aumône. Si aujourd’hui l’état fait les comptes, il faut vous souvenir que c’est vous qui aviez pris la responsabilité de distribuer l’argent publique.
Comme l’enfant du pleurer-rire du Ghana, je vous souhaite un bon sourire de fin. Car, rira bien qui rira le « denier publique » honnêtement. »
