Finances du Sénégal : Le rapport de la cour des comptes en un mot comme en mille…

Finances du Sénégal : Le rapport de la cour des comptes en un mot comme en mille…

Le rapport de la Cour des Comptes sur la situation des finances publiques du Sénégal entre 2019 et mars 2024 met en lumière des irrégularités budgétaires préoccupantes. Entre hausse des dépenses publiques, opacité dans la gestion de la dette et mouvements financiers mal justifiés, le document souligne l’urgence de réformes structurelles pour éviter un déséquilibre économique qui pourrait fragiliser les finances du pays à moyen et long terme.

Avec une hausse de 74,97 % de la masse salariale entre 2019 et 2023, l’État du Sénégal semble avoir opté pour une politique de recrutement massif. Mais cette augmentation est-elle justifiée par une amélioration des services publics ? L’absence d’un suivi détaillé des transferts aux services non personnalisés de l’État (SNPE) rend difficile une évaluation précise de l’efficacité de ces dépenses. À cela s’ajoutent des comptes de dépôt utilisés de manière irrégulière, laissant planer un doute sur leur traçabilité.

Une dette de 18.558 milliards soit 99,6 % du PIB. L’un des points les plus alarmants du rapport concerne les discordances entre les chiffres officiels de la dette publique et la reddition des comptes. Cette situation révèle un manque de transparence inquiétant, d’autant plus que certains prêts contractés par l’État n’ont pas été entièrement utilisés pour des dépenses budgétisées. En d’autres termes, le Sénégal emprunte mais ne dépense pas forcément les fonds là où il le faudrait. Ce qui pose un problème d’efficacité de la politique d’endettement.

Le rapport révèle que certaines créances fiscales et douanières ne sont pas comptabilisées dans les recettes publiques. Ce manque de rigueur dans le suivi des ressources fiscales fausse les estimations du déficit budgétaire et empêche une meilleure planification des finances publiques. L’absence de publication des rapports sur les dépenses fiscales pour 2022 et 2023 renforce ce déficit de transparence, rendant plus difficile l’évaluation des allègements fiscaux et leur impact réel sur l’économie.

Le Sénégal se trouve à un moment critique de sa gestion financière. La croissance économique prévue pour 2024-2025, notamment grâce à l’exploitation des hydrocarbures, ne doit pas masquer les dérives budgétaires observées ces dernières années. Sans une réforme en profondeur de la gestion des finances publiques, le risque d’une accumulation excessive de la dette et d’un déséquilibre budgétaire reste élevé. Il est temps que l’État sénégalais prenne des mesures concrètes pour restaurer la confiance dans la gestion des ressources publiques et assurer un développement durable et inclusif.

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