Une affaire d’inceste secoue Diamniadio. Dans cette commune du département de Rufisque, le boucher nommé P. W. Keïta aurait transformé sa fille adoptive, Y. C., en objet sexuel. Mais la victime a réussi à enregistrer une conversation compromettante avec son beau-père âgé de 44 ans pour le dénoncer à la brigade mixte de la gendarmerie. Confronté aux éléments de l’enquête, ce père de 16 enfants a imputé la responsabilité au diable.
À l’âge de 14 ans, Y. C. a été violée en 2019 à Diamniadio par son père adoptif. L’affaire s’est ébruitée à la suite d’une dénonciation du voisinage. Mais le boucher P. W. Keïta aurait récidivé.
Il ressort de l’enquête que la mère de la fille mineure a toujours protégé son mari mis en cause. Et pour échapper aux griffes de son beau-père, Y. C. a fugué, avant d’être convaincue par sa mère de regagner le domicile familial. Malheureusement pour elle, P. W. Keïta, marié à trois femmes, a repris sa sale besogne.
Aujourd’hui âgée de 20 ans, Y. C. a pris son courage à deux mains pour mettre fin à son calvaire. Elle a enregistré sa conversation avec son père adoptif pour fournir une preuve matérielle aux enquêteurs.
C’est ainsi que P. W. Keïta l’a contactée une nouvelle fois, le lundi 7 juillet dernier, dans un appartement meublé sis à Diamniadio. Au téléphone, il a promis de lui acheter un iPhone XR, pour la convaincre.
La fille s’est présentée dans le bureau de l’adjudant-chef Alassane Tounkara, le commandant de la brigade mixte de Diamniadio pour vider son sac. Après exploitation de l’enregistrement compromettant, le suspect a été convoqué à la gendarmerie où P. W. Keïta a rejeté en bloc les accusations, lors de son premier interrogatoire.
Confronté à « l’audio dévastateur », le prédateur a fini par avouer sur procès-verbal. Pour sa défense, il a dit avoir agi, sous l’emprise du diable, selon des sources de Seneweb proches du parquet. « C’est Satan qui m’a poussé à coucher avec elle ».
Gardé à vue pour viols multiples avec ordre ou conditions commis par une personne ayant autorité sur la victime, pédophilie, détournement de mineure et harcèlement sexuel, P. W. Keïta a été déféré le mercredi dernier au tribunal de grande instance de Rufisque. Il a été séparé de ses trois épouses et de ses 16 enfants, après son arrestation.