Une sombre affaire de charlatanisme et de viols multiples a été mise au jour par la brigade territoriale de la zone franche industrielle de Keur Massar. P. S. Seck, un prétendu marabout originaire de Linguère, est accusé d’avoir violé plusieurs femmes venues le consulter, tout en les filmant à leur insu.
En août 2024, A. D., restauratrice basée à Keur Mbaye Fall, voit son mariage vaciller après que son époux M. D. a pris une seconde épouse. Face aux tensions conjugales qui s’installent, la dame est convaincue que sa coépouse recourt à des pratiques mystiques pour nuire à son foyer.
Désireuse de restaurer la paix dans son ménage, elle décide de consulter un marabout. C’est à travers un voisin courtier, A. M., qu’elle entre en contact avec P. S. Seck, qui se présente comme un guérisseur capable de résoudre ses problèmes. Confiante, la restauratrice se rend au lieu indiqué, une chambre louée à Darou Thioub, où le charlatan prétend d’abord devoir consulter ses djinns.
Viols filmés et chantage
Après avoir gagné sa confiance, P. S. Seck fait prendre à la dame plusieurs bains mystiques. Sous l’emprise de l’envoûtement, la dame est contrainte à des rapports sexuels non consentis et filmés à son insu par un complice nommé Y. Sagna.
Le cauchemar de la victime prend une autre tournure lorsque le charlatan transmet les vidéos compromettantes à M. B., un chauffeur de « taxi- clando » et client régulier du restaurant de la dame. Incapable de garder le secret, ce dernier finit par révéler à la restauratrice qu’il a visionné ses vidéos intimes, selon des sources de Seneweb.
Bouleversée, mais courageuse, la victime décide de tout révéler à son époux. Ensemble, ils se présentent au bureau de l’adjudant-chef Abdou Fama Guèye, commandant de la brigade territoriale de la Zone franche industrielle, pour déposer plainte.
Une enquête qui révèle l’ampleur du scandale
Les investigations menées par les gendarmes permettent de mettre la main sur P .S. Seck et son complice Y. Sagna. L’exploitation de leurs téléphones portables révèle l’ampleur du scandale : plus de 75 vidéos et photos obscènes montrant des femmes dans des positions dégradantes. Plusieurs femmes ont été victimes des agissements du charlatan, mais seules deux d’entre elles ont pu être entendues dans le cadre de l’enquête.
P. S. Seck, maçon de profession, et son complice Y. Sagna ont été déférés ce lundi 20 octobre devant le tribunal de grande instance de Pikine-Guédiawaye. Le charlatan est poursuivi pour viol, charlatanisme, collecte et diffusion illicites de données à caractère personnel.