Contribution : Entre Dissolution de l’Assemblée et Nouveaux Enjeux ( Par Abdoulaye Faye)

Contribution : Entre Dissolution de l’Assemblée et Nouveaux Enjeux ( Par Abdoulaye Faye)

« Le parti au pouvoir aborde le scrutin législatif du 17 novembre en position de force, après l’annonce faite jeudi soir par le président Bassirou Diomaye Faye. Face à lui, une opposition ranimée, mais qui ne dispose que de soixante jours pour se réorganiser et préparer une riposte électorale. Lors de son allocution, le chef de l’État a brièvement confirmé la dissolution de l’Assemblée nationale, un acte attendu par tous, mais dont les répercussions sont profondes.

Le président Bassirou Diomaye Faye a justifié cette dissolution comme une étape incontournable pour obtenir les moyens institutionnels nécessaires à la réalisation des profondes réformes promises. En accusant ses opposants de freiner les aspirations du peuple sénégalais en prônant un blocage systématique, il a clairement exprimé son intention de dépasser les résistances politiques pour mener à bien une transformation systémique. Ce geste illustre une volonté de leadership ferme, visant à redéfinir les contours de la gouvernance nationale.

L’ouverture d’une nouvelle phase électorale bouleverse ainsi la scène politique sénégalaise. Les partis doivent désormais s’organiser rapidement en vue des législatives, lesquelles pourraient reconfigurer l’équilibre des forces au sein de l’Assemblée nationale. Historiquement, les électeurs sénégalais ont souvent accordé au président élu une majorité parlementaire, facilitant la mise en œuvre de son programme. Néanmoins, l’expérience des législatives de 2022, marquées par la montée en puissance de l’opposition menée par Pastef, rend la compétition à venir incertaine et plus ouverte.

Le bras de fer entre Ousmane Sonko, Premier ministre et leader de Pastef, et le Parlement a atteint son apogée avec la dissolution. En choisissant de ne pas prononcer sa déclaration de politique générale, malgré une motion de censure, Sonko a durci les tensions. La dissolution de l’Assemblée avant la date prévue pour cette déclaration a aggravé la fracture entre le pouvoir exécutif et législatif, suscitant des réactions virulentes de l’opposition qui voit dans cet acte une manœuvre provocatrice et délibérément confrontante.

Au sein de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW), Pastef se retrouvait en position de faiblesse avec seulement 26 sièges. C’est dans ce contexte que le président Faye a qualifié l’Assemblée dissoute de « dernier rempart d’un régime obsolète », justifiant ainsi son geste par la nécessité de « redéfinir le cadre institutionnel » de son quinquennat. Cette dissolution ouvre ainsi une ère de transformation profonde, marquant une rupture nette avec les blocages institutionnels du passé.

La victoire présidentielle de Bassirou Diomaye Faye a, en effet, bouleversé les équilibres, offrant à Pastef une occasion unique de bâtir une majorité stable et d’éviter les compromis nécessaires au sein des coalitions.

Cette stratégie diffère radicalement de celle adoptée par Macky Sall lors de ses deux mandats, durant lesquels il s’appuyait sur une large coalition, Benno Bokk Yakaar (BBY), regroupant des formations historiques telles que le Parti socialiste et l’Alliance des forces de progrès. Avec l’éclatement de BBY, ses anciens alliés se retrouvent à devoir redéfinir leur avenir politique. Si une nouvelle coalition est envisagée, notamment par Abdou Mbow, l’apparition du mouvement Nouvelle Responsabilité d’Amadou Ba, ancienne figure de BBY, complique encore davantage la situation.

L’incertitude persiste également autour de la question du parrainage, même si le Conseil constitutionnel a laissé entendre qu’il pourrait ne pas être obligatoire pour ces élections. Cependant, le débat n’est pas clos et le respect du cadre institutionnel est crucial pour préserver l’image de stabilité démocratique du Sénégal. Un consensus politique est donc essentiel afin d’éviter toute accusation de passage en force, comme le souligne Zahra Yane Thiam, proche d’Amadou Ba, qui appelle au respect des traditions de dialogue ayant toujours marqué le processus électoral sénégalais.

Faye Abdoulaye militant PASTEF, PANAFRICAIN SAAFI DE DIAS »

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