Un panel a été organisé hier sur « l’entrepreneuriat sportif : les anciens sportifs donnent le ton ». Pour l’occasion, Mohamed Ndao Tyson a été l’attraction. Le révolutionnaire de la lutte sénégalaise a pris son temps pour parler de sa conception, de ce qui lui a permis d’être ce qu’il est aujourd’hui, c’est-à-dire un businessman au vrai sens du terme.
« Bul falé n’est pas une écurie. C’est une philosophie de vie qui signifie « partir de rien pour aller très loin ». J’avais des ambitions parce que le véritable combat de lutte pour Mohamed Ndao Tyson, c’est le combat de la vie. Nous, c’est la lutte qui nous a vendus, mais on n’a pas vendu la lutte », a souligné l’ancien lutteur. Revenant sur sa reconversion, il indique : « J’ai créé un groupe qui comprend une entreprise agricole, minière et pétrolière ».
Mohamed Ndao Tyson renseigne qu’en réunion avec ses collaborateurs, il leur dit que pour réussir dans le milieu d’où il vient, il faut de la personnalité et de la discipline. « C’est pourquoi je dis toujours aux jeunes qu’il est important d’avoir une formation académique et ne pas faire que du sport. Il y a des gens qui sont meilleurs que LeBron James en basket, mais ils ont refusé d’aller étudier, c’est pourquoi ils n’ont pas intégré la NBA », dit-il.
Revenant sur le secteur de la lutte sénégalaise, Tyson, qui a réussi à intégrer dans la tête des lutteurs le sport business, déplore le fait que l’héritage qu’il leur a légué ne soit pas entretenu. Pour lui, en effet, « la lutte a été plus nocive que constructive ». « Cela me fait mal parce que c’est le CNG qui doit accompagner les lutteurs et faire ce management autour des lutteurs pour les aider à investir et à se préparer à la reconversion. Aujourd’hui, je conseille dans la plus grande discrétion des lutteurs comme Balla Gaye et ceux de Pikine, mais ce serait intéressant si les autres lutteurs avaient aussi cette possibilité », dit-il.
D’ailleurs, il raconte l’anecdote qui aurait dû le rendre milliardaire s’il avait saisi la chance que lui offrait un opérateur de télécommunications qui, à l’époque, lui avait proposé d’encaisser 30 millions ou de devenir actionnaire. « À l’époque, je ne voyais que les 30 millions alors que l’on me proposait d’acheter des actions à 10.000 francs. Si j’avais su, j’allais acheter les actions vu qu’elles sont montées jusqu’à 250.000 puisque la société est cotée en bourse », dit-il.