Procès Dieynaba Ndiaye et son ex mari: « Elle a voulu cøucher avec moi… Je lui ai dit que j’étais fatigué… Elle m’a brandi un couteau »
Après plusieurs renvois et des mois marqués par la tension, la Cour d’appel de Dakar a finalement examiné l’affaire opposant Dieynaba Sangharé Ndiaye à son ex-époux, le docteur Alioune Badara Mbacké. L’audience s’est déroulée dans une atmosphère lourde, reflet d’un mariage brisé en moins de deux mois et d’accusations croisées désormais exposées devant la justice.
En première instance, le tribunal des flagrants délits de Pikine-Guédiawaye avait condamné Dieynaba à trois mois ferme pour collecte illégale de données personnelles, diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs, divulgation de données personnelles et atteinte à la considération d’autrui. Elle avait également été sommée de verser 4 millions de F CFA à son ex-mari en guise de dommages et intérêts. Contestant cette décision, elle avait interjeté appel, mais uniquement sur les intérêts civils.
À la barre, Dieynaba Sangharé Ndiaye, le visage tendu mais la voix posée, a livré un récit bouleversant. « On s’est connus sur Twitter. On s’est mariés le 10 février 2024 et on a consommé trois jours après », commence-t-elle. Elle affirme que leur relation s’est très vite détériorée : « Il a commencé à m’ignorer. Un mois après, j’ai découvert qu’il fréquentait d’autres femmes. Il filmait même ses parties intimes pour ses filles. Quand je lui ai fait la remarque, il m’a violentée. »
Elle décrit ensuite un épisode traumatisant : « À Matam, il m’a emmenée dans la forêt et m’a tabassée. Il a appelé ses chauffeurs pour qu’ils me ramènent à Dakar. Mon visage était en sang. »
Concernant les images compromettantes, elle affirme les avoir filmées elle-même, mais nie toute intention de publication : « Je les ai envoyées en mode vue unique. Il les a capturées avec un autre téléphone. Je voulais juste qu’il arrête de me violenter. »
De son côté, le docteur Alioune Badara Mbacké présente une version totalement différente. Calme et catégorique, il soutient n’avoir « jamais levé la main » sur son ex-épouse et affirme que c’est elle qui faisait preuve de violence. Il évoque notamment un épisode où, selon lui, elle l’aurait agressé parce qu’il était trop fatigué pour avoir des rapports : « Elle a même brandi un couteau », affirme-t-il.
Il explique avoir prononcé la répudiation « pour sa sécurité » avant d’être, dit-il, « humilié » par la diffusion de la vidéo : « Je ne comprends pas pourquoi elle a fait ça. Je pense qu’elle n’a pas supporté la séparation. »
Dieynaba nie formellement : « Je n’ai jamais publié. J’avais mis le statut en confidentiel. Seul son numéro pouvait voir. C’était pour lui faire peur », insiste-t-elle.
Pour Me Abdou Dieng, avocat de Dieynaba, sa cliente est « doublement victime » dans cette affaire. L’avocat général, quant à lui, a fustigé les comportements des deux parties, estimant qu’ils étaient « allés trop loin ». Tout en tenant compte des circonstances atténuantes, il a demandé l’application de la loi pénale à l’encontre de Dieynaba Sangharé Ndiaye.
La partie civile, représentée par Me Omar Gaye, a plaidé pour la confirmation totale du premier jugement, arguant que l’image du docteur Mbacké avait été gravement ternie, justifiant ainsi les 4 millions F CFA de dommages et intérêts.
Le verdict est attendu pour le 15 décembre prochain.